parloir

parloir

parloir [ parlwar ] n. m.
• v. 1250; parleür 1155; de parler
1Région. Dans une maison particulière, Salon où l'on cause, où l'on reçoit.
2(1835) Cour. Local où sont admis les visiteurs qui veulent s'entretenir avec un pensionnaire d'un établissement religieux, scolaire, hospitalier, pénitentiaire, etc. Élève appelé au parloir. Untel, au parloir ! Parloir d'une prison.

parloir nom masculin Dans certains établissements, lieu où les visiteurs peuvent s'entretenir avec les pensionnaires, les détenus.

parloir
n. m. Salle pour recevoir les visiteurs dans les collèges, les communautés, les prisons, etc.

⇒PARLOIR, subst. masc.
A. —1. Vx. Parloir aux bourgeois. Lieu où se réunissait le corps municipal d'une cité; hôtel de ville. Des lettres du roi, du 20 janvier, rendirent à sa bonne ville de Paris toutes les libertés et priviléges qu'elle avait jamais eus par le passé. Le prevôt des marchands et les échevins furent remis à l'élection; les assemblées du parloir aux bourgeois furent rétablies; la ville eut sa justice, son greffe, ses rentes, ses revenus, son hôtel (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.3, 1821-24, p.259). Madame Magloire retrouva (...) sous le papier badigeonné, des peintures qui ornaient l'appartement de Mademoiselle Baptistine. Avant d'être l'hôpital, cette maison avait été le parloir aux bourgeois (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.33). Les marchands ont, à partir du milieu du XIIIe siècle environ, leur propre prévôt, qui réside dans le parloir aux bourgeois (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p.60).
2. En partic. [Dans certaines régions] Pièce d'une maison d'habitation, sorte de salon où l'on reçoit. Au rez-de-chaussée, la première pièce était un parloir éclairé par deux croisées du côté de la cour, et par deux autres qui donnaient sur un jardin (BALZAC, Rech. absolu, 1834, p.121). Le corridor et le parloir qui formait l'entrée de toute maison de Londres (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p.166).
Rem. On relève la forme salon-parloir. On entendait dans la pièce attenante jouer du piano. Meaulnes avança curieusement la tête. C'était une sorte de petit salon-parloir (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p.94). À l'étage de la maison de maître, elle le fit entrer dans un petit salon-parloir, bas de plafond. Du feu y était allumé comme pour un personnage (POURRAT, Gaspard, 1931, p.77).
B. —[Dans un établissement scol., relig., hospitalier, pénitentiaire] Local, salle où sont admis les visiteurs qui veulent s'entretenir avec un pensionnaire, un détenu. Autrefois, les filles étaient élevées dans les couvens, et n'en sortaient que pour se marier; c'est à la grille du parloir qu'une jeune personne recevait la première visite de l'époux qu'on lui destinait (JOUY, Hermite, t.2, 1812, p.113). Nous sommes arrivés au parloir. Imaginez une pièce divisée en trois. Contre un mur, un compartiment où est la détenue; un autre compartiment vitré, où il y a une chaise pour la soeur et un dévidoir; de l'autre côté le compartiment des visiteurs, —de façon qu'entre la détenue et sa visite, il y a la soeur, avec son oreille, ses yeux et son contrôle: une sorte de grille vivante (GONCOURT, Journal, 1862, p.1147). Le parloir bien ciré, sans doute la seule pièce bien tenue de l'école (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.143):
♦ Un portier (...) dont la loge touche la porte du cloître, ouvre aux personnes du dehors un couloir par lequel on communique avec celles de l'intérieur au moyen d'un tour où l'on dépose les paquets, et de quatre parloirs grillés pour les visites. Le premier est plus spécialement affecté aux visites que reçoivent les religieuses; le second est destiné aux leçons particulières; le troisième, qui est le plus grand, est celui où les pensionnaires voient leurs parents; le quatrième est celui où la supérieure reçoit les personnes du monde...
SAND, Hist. vie, t.3, 1855, p.86.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. a) «salle où les religieux peuvent parler avec leurs visiteurs» [1155 parlëur (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 6502)] ca 1250 parloirs (Règle cistercienne, 485 ds T.-L.); b) 1835 dans un collège (Ac.); 2. «pièce où l'on se réunit pour causer, discuter, débattre» [ca 1160 parlëors (Eneas, 462 ds T.-L.)] 1260 parloir aus Bourgois siège de la Municipalité de Paris (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, I, IV, VII, p.19). Dér. de parler1; suff. -oir; cf. le lat. médiév. parlatorium «parloir» 1032-64 Tours ds NIERM. Fréq. abs. littér.:320. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 363, b) 571; XXes.: a) 438, b) 480. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.527. —GOHIN 1903, p.329 (s.v. parlour).

parloir [paʀlwaʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1268; parleor, v. 1130; de parler.
1 Vx. || Parloir aux bourgeois : hôtel de ville.
2 Régional. Grande pièce (dans une maison particulière), sorte de salon où l'on cause, où l'on reçoit. Exèdre.
1 Au rez-de-chaussée, la première pièce était un parloir éclairé par deux croisées du côté de la cour, et par deux autres qui donnaient sur un jardin (…) rien ne pouvait égaler aux yeux de Claës, ni au jugement d'un connaisseur, les trésors qui ornaient cette pièce, où, depuis deux siècles, s'était écoulée la vie de la famille.
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 482.
3 (V. 1155, parleür). Mod. Salle où sont admis les visiteurs qui veulent s'entretenir avec un pensionnaire d'un établissement religieux, scolaire, hospitalier, pénitentiaire, etc. || Parloir d'un couvent (→ Grille, cit. 6; guichet, cit. 2; monacal, cit. 2). || Parloir d'une prison (→ Grille, cit. 7). || Élève appelé au parloir. || Un tel, au parloir ! || Les parents qui attendent dans le parloir du lycée, au parloir. Attente (salle, salon d'). || La scène du parloir (du séminaire de Saint-Sulpice), dans Manon Lescaut.
2 Il était six heures du soir. On vint m'avertir, un moment après mon retour, qu'une dame demandait à me voir. J'allai au parloir sur-le-champ. Dieux ! quelle apparition surprenante ! J'y trouvai Manon. C'était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l'avais jamais vue.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, I.
3 Au couvent de la rue du Temple (…) le parloir lui-même était un salon parqueté dont les fenêtres s'encadraient de bonnes-grâces en mousseline blanche et dont les murailles admettaient toutes sortes de cadres (…)
Hugo, les Misérables, II, VI, X.
4 Un bref séjour à Paris — j'y fêtais mes quinze ans — me permit de visiter la pensionnaire. Mais je vis bien qu'au parloir elle avait hâte de quitter « l'enfant de la laïque », et c'est moi qui eus envie de pleurer.
Colette, Belles saisons, p. 242.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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